L’amour des sinagots, emblème du Golfe du Morbihan, est le moteur de notre association.
Ces bateaux de pêche traditionnels qui sillonnaient en nombre dans la « petite mer » bretonne ont failli disparaître. Notre association a contribué à en conserver un tel qu’il était à l’époque (Les Trois Frères, monument historique), à en remettre en état (Mab er Guip) et à flot (Joli Vent) deux autres. Ces trois sinagots sont parfaitement entretenus et naviguent très régulièrement sur le Golfe. Dans cet article nous revenons sur les travaux d’entretien réalisés régulièrement sous la direction de la commission travaux dirigée par Paul Hochet.
Entretien des sinagots
Notre commission travaux organise tout au long de l’année des rendez-vous pour assurer l’entretien de nos sinagots, essentiellement sur la période hivernale.
L’entretien de nos sinagots représente plus de 70 jours de travaux équivalent à plus de 3000 heures de travaux bénévoles. A titre d’exemple mesuré, 10 jours de chantier bénévole des ADS au chantier du Guip pour la rénovation du Les Trois Frères ont permis d’économiser 6000€ de main d’oeuvre sur la note totale.
La saison commence par le carénage des sinagots au chantier Caudard à Vannes. C’est une opération de nettoyage et de peinture. Elle nécessite du monde sur un temps court.
L’hiver, nous entreposons les voiles des 3 sinagots à La Villeneuve (près du passage vers Saint-Armel), un bâtiment que nous partageons avec d’autres associations. C’est également le lieu où nous entretenons nos plates. De nombreux travaux y sont réalisés dans les ateliers.
Même si nous tâchons d’anticiper les travaux à réaliser sur les sinagots, il arrive de temps en temps que la commission travaux soit sollicitée en urgence. Par exemple, un problème électrique ne permet plus un fonctionnement normal du moteur du Joli Vent, ou, comme nous l’avons vécu en 2022, une vergue qui se casse ! Dans de telles situations, il est nécessaire de réagir rapidement. Les nombreuses sollicitations de nos bateaux pour répondre aux sorties découvertes et aux sorties associatives peuvent être interrompues en raison d’un problème à résoudre rapidement. C’est pour cette raison qu’il faut étoffer les équipes de spécialistes parmi nos adhérents bénévoles.
Exemples de travaux sur nos sinagots
Parfois, de plus gros travaux sont programmés, ou imprévus, sur les sinagots.
En juillet 2022, il y eut la réparation de la vergue du taille-vent du Mab er Guip en urgence.
L’histoire de cette vergue a donné bien du souci à nos amis de la commission travaux. Elle venait d’être remise par leurs soins à un diamètre plus petit, allégeant ainsi les structures hautes et amenant moins d’effort des équipages pour la mettre en place et la descendre. C’était une bonne chose, et une belle réalisation.
Malheureusement, un nœud du bois s’est donné plus d’importance et a voulu se faire remarquer ! Lors du retour des trophées de la Rivière d’Auray, nous avons constaté une fente importante le midi autour de ce nœud. Le soir, elle avait doublé de longueur.
La décision a été prise d’immobiliser le Mab er Guip pour le remettre en conditions de sécurité. Paul Hochet et Jean-Marie Debailleux se sont mobilisés immédiatement.
Ils ont su bousculer leurs emplois du temps et ont consacré de nombreuses heures pour que la vergue soit disponible le plus rapidement possible, en pleine saison estivale.
Le morceau de bois nécessaire à la réparation a été trouvé et acheté. La vergue a été emmenée à La Villeneuve.
Sciage de la vergue, construction du scarff, collage sur le bois nouveau, rabotage pour passer de ce bois à section carrée à un prolongement de la vergue harmonieux et respectant les anciennes dimensions ! Évacuation d’une quantité impressionnante de copeaux. Retour de la vergue à Port-Anna. Ponçage, lasure, ponçage, lasure !
En septembre, Emmanuel Nevejans est monté en haut des mats du Mab Er Guip pour protéger le bois mis a nu. Une position assez difficile à tenir avec 14 gros pneumatiques qui passaient exactement à ce moment-là.
Au printemps chez Caudard, l’équipe travaux prévoit de démâter pour réparer les têtes de mât et les traiter correctement.
Nous pouvons être fiers de l’état de nos bateaux (plates comprises). Cela nous est d’ailleurs dit régulièrement soit sur nos publications Facebook au travers des photos partagées, soit lors de fêtes maritimes et autres manifestations publiques. Que ce soit les paroles des amis du monde maritime (exemple récent, Eugène Riguidel monté à bord du Joli Vent lors de notre participation à Ar Redadeg à Locmariaquer, disant le trouver dans un «état remarquable»), les témoignages entendus lors des forums des associations, la qualité de l’entretien de nos bateaux ne fait pas débat.
Ce n’est pas un hasard, c’est bien le résultat de l’engagement des membres de l’association, et surtout de la qualité du pilotage et des interventions de la commission travaux, et de ses membres.
Article co-écrit grâce à Daniel Fresneau et Paul Hochet.