Entonnés en mer car servant à synchroniser les efforts, aujourd’hui moyen de reconnaissance identitaire, les chants de marins sont ancrés depuis toujours dans la tradition maritime.
De structure généralement simple, leur mélodie est facile à mémoriser et les paroles font explicitement référence au milieu dans lequel vivent les marins.
Parmi les chants de travail : chants à hisser, chants à virer, au cabestan, au guindeau pour donner la cadence et coordonner l’effort, chants à pomper pour rythmer le travail sur la pompe chargée d’évacuer l’eau de mer infiltrée au cours de la traversée, chants à nager (« ramer », dans le vocabulaire des gens d’à terre) pour rythmer et coordonner le mouvement des avirons, chants à déhaler pour déplacer un navire en halant sur les amarres.
Parmi les chants de détente : chants de gaillard d’avant (partie du bateau où se reposait l’équipage), complaintes, chants à danser (les périodes d’inactivité, par manque de vent notamment, étant souvent propices aux querelles, une des solutions pour occuper les marins consistait à les faire danser), chansons des ports, charivari (chanson grivoise ou improvisée par l’équipage moquant un ou plusieurs officiers tolérée à l’époque de la Restauration puis progressivement abolie sous Napoléon III).