Deux courageux sauveteurs sinagots

1899. On peut dire que Théodore LE DORIOL est un marin expérimenté. Ce gamin, blond aux yeux bleus, a
commencé la pêche comme mousse à l’âge de douze ans dans le golfe du Morbihan. Il devait être
fier ce 4 juillet 1899 lors de son premier embarquement (1). Ce navire était un sinagot. C’était le
« Jeunesse », bateau qu’avait fait construire son père Zacharie en 1844 (2). Toute la famille était à la
pêche depuis des générations.

Un pêcheur sinagot averti

Théodore a beaucoup donné de lui-même sur les sinagots. Il fut même patron propriétaire de deux d’entre eux. Le premier fut le sinagot « Léontine » qu’il a racheté en 1913 à Julien LE ROUX. Mais sa fierté a dû être grande en 1932 quand il a ordonné, au chantier du Bono, la construction de son sinagot qu’il baptisa « Fils du Soleil » (2). Il filait bien ce bateau en 1934 ; il monta sur la troisième marche du podium des régates de Pencadenic, c’est pour dire ! (3).

Sauvé de la noyage

Mais que s’est-il passé en ce début de février 1934 alors qu’ils draguaient en flottille du coté de Damgan ?
Thédore fut éjecté de l’embarcation. Il passa par-dessus bord. C’est certainement le filet qui s’est brusquement accroché. Moment très angoissant car dans sa chute il fut entravé par le chalut. Même son frère Alcide, matelot à bord, n’arrivait pas à le remonter. Il ne put que lui maintenir la tête hors de l’eau et appeler au secours les bateaux à proximité.
L’entraide n’est pas un vain mot chez ces marins.
Heureusement Julien CLERO et son fils Lucien naviguaient non loin de là sur leur sinagot « Jeune Chanto ».

Famille CLERO sur le Jeune Chanto (5)

Entendant les cris, ils abandonnèrent leur embarcation et sauvèrent Théodore LE DORIOL d’une noyade certaine.
Il paraît qu’il lui fallut plusieurs semaines pour se rétablir.

Julien CLERO 1887-1949 (5)
Lucien CLERO 1915-1989 (5)

Bravo et honneur à ces courageux marins.

Sources :
Cet article a été conçu en reprenant les informations de l’article du Progrès du Morbihan du 4 février 1934 intitulé Entrainés par leur chalut deux sinagots manquèrent de périr à Pénerf.
(1) matricule Folio 189 N° 742 – SHD Lorient-Registre 4P3-72
(2) Archives Les Amis du Sinagot
(3) Article de l’Ouest Républicain du 19 août 1934
(4) Photo Collection Y. Régent
(5) Photo de et avec l’autorisation de Mme Jocelyne Batard

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