Histoires de sinagots

Deux courageux sauveteurs sinagots

Le patrimoine maritime de la Bretagne est un trésor inestimable, chargé d’histoire et de traditions ancestrales. L’Association des Amis du Sinagot s’est donnée pour mission de préserver, promouvoir, et surtout transmettre ce patrimoine aux générations futures. Voici le récit de quelques journées de partage et de transmission avec des jeunes de la mission locale de Vannes, de l’UCPA ou encore des enfants parmi les familles de nos nombreux adhérents.

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Sinagot Les Trois Frères : l’histoire de Patern Louis Marie Le Franc qui l’a fait construire

Le sinagot Les Trois Frères est le plus ancien sinagot restant construit à l’origine pour la pêche dans le Golfe du Morbihan et classé monument historique. Dans cet article, nous nous intéressons à l‘histoire de Patern Louis Marie Le Franc, le marin pêcheur de Séné qui a ordonné sa construction en 1943 au chantier Querrien du Bono. Une famille de marins de père en fils Patern Louis Marie est né le dimanche 23 septembre 1894 à 4 heures du matin à Moustérian, commune de Séné. Il est arrivé au sein du foyer composé de son père Patern, de sa mère Marie Julienne LE FRANC et de sa sœur Marie Ange qui avait déjà 10 ans. La grand-mère maternelle, Julienne MARTIN, vivait également avec eux à cette époque et ce, pendant encore 8 ans. Patern et Marie Julienne portent le même nom de famille. Ils sont cousins au 5ème degré, via DANET Pierre (1681-1742) et LE FRANC Julienne (1682-1758). C’est une famille de marins depuis des générations. Aussi bien son père Patern que son grand-père Pierre Marie ont été marins à la pêche et au bornage. Patern, le papa, avait déjà une belle carrière maritime lors de la naissance de son fils Patern Louis Marie en 1894. Il avait trouvé des embarquements à Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Lorient, Belle-Île, Dunkerque…. Il a même fait naufrage en 1882, au sud de l’Angleterre, quand il était sur le lougre Sainte Anne. La quarantaine passée il ne naviguera exclusivement qu’au départ de Vannes. Mais aussi bien sur des yachts, lougres que canots. En 1891 il devient propriétaire à la suite de son père Pierre Marie du sinagot « Gazelle » qu’il gardera jusqu’en 1898. Pendant 3 ans, de 1897 à 1900, il n’a pas été inscrit sur les rôles d’embarquement. Mais dès cette date il fut en possession d’un beau sinagot construit au Chantier Martin à Cadouarn. Le « Patern et Marie ». Patern LE FRANC au pied de son sinagot « Patern et Marie » Pour choisir le nom de sa chaloupe, il a associé à son prénom celui de son épouse, Marie Julienne Le Franc. C’est sur ce bateau qu’il navigua comme patron jusqu’à sa mort en 1918 à 69 ans. Patern Louis Marie LE FRANC, marin pêcheur à Séné Reprenons la vie de Patern Louis Marie LE FRANC, le premier propriétaire du sinagot « Les Trois Frères » Comme nous le disions, il est né en 1894. Acte de naissance de Patern Louis Marie LE FRANC Sa vie maritime commença comme mousse sur le sinagot de son père, le « Patern et Marie ». Il avait 12 ans le 28 septembre 1906. Il navigua principalement à la pêche sur des sinagots lui appartenant ou étant la propriété de son père. A noter que sur les 5 ans qu’a duré son service armé pendant la première guerre mondiale, il en a passé 4 sur le croiseur cuirassé « Pothuau ». Bâtiment de guerre qui l’emmena en Afrique, Egypte ainsi qu’à Singapour. Croiseur cuirassé Pothuau Vie de famille et vie de marin sinagot Deux ans après son retour de l’armée, à 27 ans il épousa Julia Maria LE FRANC. Jeune fille de 18 ans qui habitait le village du Ranquin à Séné. Ils ont le même nom de famille. Ils sont cousins au 4ème et 5ème degré, via DANET Vincent (1768-1831) et LE DORIOL Julienne (1766-1828). Ce fut une femme de caractère qui ne s’en laissait pas compter. Elle eut de ce fait quelques démêlés avec la justice. Mais c’est une autre histoire……. Ils eurent 6 enfants. – Théodore Patern Marie né en 1922. – Robert né en 1925. – Yves né en 1926. (Décédé à 2 ans) – Simone née en 1926. – Yves Pierre Marie né en 1929. – Josiane née en 1929. On comprend le nom qu’il a donné à son nouveau sinagot en 1943. Les trois frères : Théodore, Robert et Yves. Deux de ses fils : Théo et Robert à bord du sinagot « Les trois frères » Il a possédé en nom propre 3 sinagots : –Patern et Marie à la suite de son père et de sa mère veuve en 1918 et de retour de l’armée. –Félicité et Madeleine, sinagot de deuxième main, pendant 9 ans de 1934 à 1943 –Les Trois frères, sinagot qu’il a fait construire en 1943 et qu’il garda jusqu’en 1954 quand il le vendit. Sa vie se termine en 1965 à l’âge de 69 ans. Il fut le pêcheur sinagot typique de son époque. Après une formation dès le plus jeune âge, il navigue à la pêche, fait son service militaire et se marie en revenant de celui-ci. Il fonde une famille qu’il nourrit de sa pêche. Bien des malheurs s’abattent sur la famille en raison de problèmes de santé. Son épouse meure à 32 ans alors qu’il avait 5 enfants, le plus âgé 13 ans, les 2 plus jeunes 6 ans. On meurt jeune dans cette famille. A son décès à 69 ans, il a déjà perdu sa femme et trois de ses enfants. En conclusion, c’est grâce à cette personne, son travail, ses peines que l’association Les Amis du sinagot a le privilège de faire vivre le sinagot Les Trois Frères. Le 29 décembre 1983 ce navire fut déclaré protégé au titre de la législation sur les monuments historiques. Rédaction : Christian HUEBER Séné 06-2023 pour l’association Les Amis du sinagot.

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moine du Boedic

Tout savoir sur le moine de Boëdic

Connaissez-vous ce rocher peint de blanc que l’on aperçoit de la mer sur la petite île de Boedic ? Il est communément appelé le rocher au moine. Pour tout savoir sur le moine de Boêdic, voici son histoire qui fait sans nul doute partie du patrimoine du Golfe du Morbihan. Un bigorneau devenu moine ~ Saint-Antoine de Boëdic ~ Quelle idée leur a pris à ces joyeux canotiers en 1865 ? Sculpter un rocher, rien que ça ! Près de 160 ans plus tard, on peut toujours admirer le moine baptisé Saint-Antoine au sortir du goulet de Conleau sur la berge de la pointe ouest de la merveilleuse petite île de Boëdic. Il n’en demandait pas tant, le rocher appelé jusque-là le Bigorneau ! On a même gravé à ses côtés quelques cochons disparus de nos jours.On apprend le nom des participants à cette œuvre, dans un article du Progrès du Morbihan rédigé par un des membres de la bande, le journaliste Théophile François Louis BAUDOUX. Les autres plaisantins étaient Alexandre Julien AMOSSE un sculpteur du fronton de la préfecture de Vannes, ainsi que Joseph HILDEBRAND, Charles NORMAND un régatier et Antoine Louis Marie DEREMY le parrain de l’œuvre. Cliquez sur le lien pour retrouver le plus ancien texte publié sur l’origine du moine de Boëdic si populaire dans le Golfe. Le moine de Boëdic veilleur de régates Pendant longtemps, le lundi de Pentecôte, ont eu lieu les traditionnelles Régates de Boëdic. Elles ont été baptisées en son nom « Régates de Saint Antoine ». Progrès du Morbihan 20-02-1886 Le moine de Boëdic sauvé par les marins Le 22 novembre 1956 un tremblement de terre dans la région du Golfe du Morbihan a fait vaciller notre rocher. Il fut vite remis sur pied puis scellé. C’est ainsi qu’après avoir été « sauvé » par les marins, le moine est considéré aujourd’hui comme le protecteur de nos sorties en mer.Mr Mechin, dit l’Amiral, redresse Saint-Antoine. Photo avec l’autorisation de Jean Richard. La prière au moine Tradition oblige, chaque sortie sur l’un de nos sinagots, au départ de Port Anna, commence par la prière au moine lorsque l’on passe devant lui. De quoi nous souhaiter bon vent, belle mer et bon courant ! On peut être certains que depuis toutes ces années, les marins pêcheurs et plaisanciers n’ont pas oublié la prière au moine protecteur : Doublant le moine il faut saluer,D’un coup de blanc sans respirer,Bon vent belle mer et bon courantTe porteront assurément. Le moine de Boëdic Article rédigé par Christian Hueber. Sources :Progrès du Morbihan : Articles du 20 février 1886 et 22 mai 1901Voir article de Wiki Séné : l’amer Saint Antoine à BoëdicArchives départementales du MorbihanCanotiers : à l’époque se disait des plaisanciersCarte postale du moine : Collection F. Decker-Vannes

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La presse et les sinagots : XIXe et XXe s

Crevette , fraîcheur et pécheresses… Coupures de presse collectées par Y.Régent  Année1865  –La crevette est l’un de nos crustacés les plus délicats et les plus appétissants.–Beaucoup en raffolent; nul ne s’en lasse et ceux qui en sont privés lui conservent un souvenir fort touchant. Elle mérite certes qu’on lui consacre quelques lignes, ne fut-ce que pour flétrir le procédé barbare dont elle est l’objet parmi nous.  La crevette doit être mangée fraîche.  elle doit avoir conservé cette humidité saline qui fait qu’elle porte sa sauce avec elle, comme pourrait dire un cordon bleu. C’est là une donnée élémentaire. Les femmes de pêcheurs qui l’apportent sur nos marchés et que j’appellerais volontiers, en cette circonstance, des pécheresses, le savent très bien ; aussi ne négligent-elles aucun artifice pour tromper les consommateurs sans défiance.  Aimables gourmets qui, après l’avoir dépouillée de son enveloppe transparente, attaquez dextrement la crevette avec une si noble ardeur et sans que vos incisives ne témoignent la moindre lassitude; savez-vous quel est ce liquide qu’au moyen d’une légère aspiration vous allez, en véritables connaisseurs, chercher jusque dans la partie abdominale? A en juger par la volupté avec laquelle vous le savourez derechef, on voit bien que vous ne vous doutez guère de ce qu’il en est.  Il m’en coûte de vous détromper; mais, au risque de jeter une défaveur momentanée sur votre mets favori, je vous dirai la vérité. Car aux grands maux les grands remèdes.  N’attendez cependant pas de moi une analyse minutieuse des eaux de notre port. Vous savez , tout comme moi, que jamais elles ne brillèrent par leur limpidité. Besoin n’est de vous dire tout ce qui y tombe. Ce serait franchement abuser de la permission;  Or, voici ce qui se passe tous les jours de marché: les marchandes de crevettes, de Séné ou d’ailleurs, arrivées au terme de leur navigation, avant de quitter le bateau qui les a transportées, elles et les produits de leur pêche, ne manquent jamais de donner à leur marchandise un copieux baptême; non pas un de ces baptêmes anodins, mais une véritable immersion. Si vous croyez à quelque méchante invention de ma part, trouvez vous sur la place du Morbihan à l’arrivée des bateaux, c’est-à-dire, pendant la saison d’été, entre quatre et six heures du matin, suivant l’heure de la marée.  Et c’est ainsi qu’on prétend faire jouer à l’eau de notre port le rôle d’un agent conservateur! Pratique dégoûtante et fort peu hygiénique assurément; pratique absurde qui va tout droit contre le but que l’on se propose et qui pourrait servir à expliquer la facilité avec laquelle notre cher crustacé se décompose souvent avant d’avoir figuré sur nos tables.  Que les amateurs de crevettes y songent! qu’ils cherchent un remède à l’abus que nous leur signalons! Croit-on par exemple, qu’il serait difficile à chaque bateau de s’approvisionner de la quantité d’eau de mer nécessaire pour entretenir la fraîcheur du poisson transporté? B.  Où l’on voit que les mauvaises pratiques ne datent pas d’aujourd’hui et que le féminin de pêcheur qui se dit pêcheuse se voit ici qualifié de pécheresse, pas moins, pour avoir « rafraîchi » ses crevettes en les trempant dans l’eau du port… Une dizaine d’années avant l’invention des microbes par Louis Pasteur, belle intuition! Dommage que le dénonciateur soit resté anonyme…on ne pourra l’en féliciter.

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La presse et les sinagots : XIXe et XXe S

Pêche au… sanglier ! Coupures de presse collectées par Y.Regent Une chasse assez étrange a eu lieu lundi dernier aux environs de Vannes. Des pêcheurs de Séné aperçurent dans le Morbihan, à la hauteur de Boëdic, un animal qui paraissait vouloir traverser le bras de mer à la nage; ils dirigèrent vers lui leur chaloupe et ils parvinrent, à coups d’aviron et de barre de gouvernail, à assommer un énorme sanglier qu’ils ont transporté et vendu à Vannes. On se perd en conjectures sur les causes qui l’avaient ainsi égaré sur une côte tout à fait découverte et éloignée de toute forêt. Journal du Morbihan le 9 janvier 1841 Où l’on voit que les sinagots et leurs équipages sont polyvalents et affûtés, pêchant avec le même talent produits de la mer et  de la terre… (PS: la dénomination Morbihan vaut pour golfe du Morbihan)

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